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Petite histoire du ramoneur…

Petite histoire du ramoneur

Petite histoire du ramoneur…

Petite histoire du ramoneur : Autrefois ceux que l’on appelait « monsieur suie » transmettaient leurs connaissances de la France jusqu’en Amérique du Nord par des maîtres-ramoneurs aux compagnons. Un métier difficile nécessitant beaucoup de travail et de coordination dans un environnement dangereux. Heureusement, les techniques ont beaucoup évoluées depuis et aujourd’hui, les accréditations, les formations professionnelles, assurent une garantie de sécurité auprès de la clientèle et de des travailleurs. Alors comment ce métier a-t-il évolué depuis?

Longtemps utilisés comme principale unité de chauffage et de cuisson, les foyers étaient au cœur des maisons et de la vie des habitants. Placé au pied d’un mur et longeant la cloison des maisons pour s’échapper par une cavité du toit, son entretien régulier était primordial. Avec la multiplication de brasiers dévastateurs, il fallait prévenir le risque d’incendie, c’est pourquoi on nettoyait régulièrement les murs et les conduits d’évacuations pour enlever la suie. En plus de la saleté qu’elle causait, cette activité était d’autant plus compliquée pour les habitants puisqu’elle nécessitait un arrêt d’utilisation durant presque 2 jours pour assurer la sécurité du ramoneur. Effectué grâce à un « ramon », une sorte de balai fait de branches. C’est ce mot de vieux français qui a donné naissance aux termes « ramoner » et « ramonage » puis « ramoneur ».

Il faut remonter à la fin du Moyen Âge pour découvrir le ramoneur tel que nous le connaissons. Avec la venue des cheminées plus larges, ce dernier a dû changer ses techniques en s’introduisant dans les conduits pour assurer l’efficacité de son travail. C’est pourquoi, les ramoneurs recrutaient des enfants de 6 à 14 ans puisque leur petite taille leur permettant de se glisser plus aisément dans les espaces à nettoyer. Ces petits ramoneurs pouvaient ainsi gratter la suie à mains nues sur les parois des cheminées. Très toxique, l’exposition à long terme à ces résidus peut même causer la mort. Face à ce fléau, les ramoneurs ont commencé à utiliser des brosses et le fameux hérisson (qui s’est modernisé pour devenir leur principal outil de travail), un allié précieux qui leur épargnait bien des contorsions et des soucis de santé!

Plus près de chez nous, au Québec, nous voyons débarquer les premiers Savoyards en 1716, reconnus pour leurs petites tailles. Toutefois, le métier n’attirant que peu de courageux en Nouvelle-France, l’Intendant Bégon écrit au Conseil de la Marine française pour qu’on lui envoie des jeunes de la Savoie, un métier populaire dans cette région. C’est de là que le terme « Savoyard » fut longtemps utilisé pour désigner un ramoneur. Heureusement, en 1914, la France interdit l’utilisation d’enfants comme apprentis ramoneurs, une interdiction qui s’est rapidement étendue jusqu’en Amérique.

Au fil du temps, les techniques évoluent et se spécialisent permettant ainsi de limiter les accidents, les incendies et assurer la sécurité pour tous. D’ailleurs, dans certains pays limitrophes de la France ainsi qu’en Alsace, le ramoneur est considéré comme un symbole de chance. Et nous, qu’attendons-nous pour reconnaitre le métier de ramoneur à sa juste valeur?

Sources:

Pomerleau, Jeanne. 1990. Métiers ambulants d’autrefois. Montréal, Québec : Guérin. 285-296

The French Canadian Genealogist, Le ramoneur, article en ligne, https://www.tfcg.ca/ancien-metier-ramoneur, Décembre 2022